Communauté d'Agglomération de Marne et Gondoire

Résidences d’artistes plasticiens

La volonté de la Communauté d’agglomération de Marne et Gondoire est alors de faire de ce lieu un espace de création et de production artistique et non seulement un lieu de diffusion et de monstration. C’est ainsi que l’accueil et la rencontre avec les artistes plasticiens et leur travail est devenu un point essentiel et que les résidences d’artistes sont nées.

Pour chacune des résidences de plasticiens, un appel à projet est proposé et un jury composé de professionnels de l’art contemporain choisit l’artiste qui en bénéficie ; ces résidences ont en moyenne une durée de 9 mois.

C’est la plasticienne Isabelle Cornaro qui inaugure en 2007 les résidences d’artistes plasticiens du Parc culturel de Rentilly. Cette résidence donne lieu à une exposition de son travail réalisé au cours de ce temps de création au parc.
S’en suivent les résidences de Pierre Pitrou (en 2008), de Charles Lopez (en 2009), de Julien Dubuisson (en 2011), de Lek (premier artiste issu du street art accueilli en 2013) et Florentine Lamarche et Alexandre Ovize (de septembre 2014 à juin 2015). C’est actuellement Dominique Ghesquière qui occupe l’atelier des résidences jusqu’à l’été 2016.


Dominique Ghesquière (2016)

Artiste présente lors de l’exposition collective "Un été dans la Sierra", en 2015, Dominique Ghesquière a, dès le début d’année 2016, été accueillie au Parc culturel de Rentilly en résidence. 
Diplômée des Beaux-Arts de Lyon, son travail, passionnant dans sa démarche et son processus de création, se trouve en adéquation avec le Parc culturel dans son rapport à la nature.

Dans le travail artistique de Dominique Ghesquière, tous les sens du visiteur sont mis en éveil. C’est la personnalité de l’artiste qui est le médium principal des œuvres, qu’elle réalise à partir de ce qui l’entoure.
Si ses créations sont, ces dernières années, tournées vers la nature, il ne s’agit en rien d’une ode à celle-ci, mais plutôt d’un « concours de circonstance » ; en résidence dans des lieux, des milieux naturels, c’est tout simplement cette nature qui s’est imposée à elle. En effet, son travail fait écho avec ce qui l’entoure ; Dominique Ghesquière se sent en résonnance avec son environnement, qu’il s’agisse d’éléments naturels ou non. Cette notion est importante pour l’artiste qui revendique la notion de ressenti en opposition au mental dans la création et la perception de ses œuvres. Pour Dominique Ghesquière, c’est la rencontre même avec le matériau qui est inspirante.

Peu à peu, au fur et à mesure de résidences dans des lieux en lien avec la campagne ou le jardin en Lorraine, en Allemagne, en Provence, à Vassivière... et maintenant à Rentilly, je m'immerge dans les éléments naturels, les paysages. Je prends le temps de me promener, d'explorer les "natures", les "paysages" et d'en rapporter des fragments de moments enfouis ou minuscules, des instants traces. Marjorie Micucci dit que je "tisse l'imperceptible, l'invisible, le caché, l'écoulement d'un temps saisonnier, la mort. Le geste artistique étant cette superbe et translucide saisie de l'inexorable et de l'infime."
Mes œuvres montrent souvent ce qui se dérobe au regard, la part invisible et secrète.

C’est donc à une artiste sensible, dont la richesse des œuvres est foisonnante que nous avons confié de l’atelier d’artiste entre janvier et juillet 2016. Au cours de ce temps de résidence, deux expositions ont eu lieu dans la salle des trophées. 

La première intitulée Tenir compte de la lune a eu lieu du 5 mai au 8 mai 2016, et a permis de mettre en espace quelques-unes de ses œuvres depuis une dizaine d’années.

« Dans cette première exposition au domaine de Rentilly, j’ai cherché à recréer une sorte de jardin intérieur qui associera le sauvage (rubus fruticosus, pierres roulées, oiseau, conférence des oiseaux) et le domestiqué (grillage, rosiers, bouquet de tulipes) avec en filigrane de grandes questions philosophiques (fêlure, marelle, feu de bois). Mais aussi le minéral, végétal, animal et l'humain, les éléments air, terre, feu et eau... »


La seconde exposition de la résidence Les trois lointains s’est tenue du 18 juin au 24 juillet 2016, et a présenté les œuvres créées au cours des mois de résidence au Parc culturel. 

« A cette occasion j’ai présenté une nouvelle œuvre toujours liée à l'idée de nature et de paysage au sens large, non pas une sorte de décor arrière-plan dont l'individu serait détaché mais plutôt le paysage qui introduit l'homme à l'ensemble dans lequel il existe. Un buisson de ronces, un banc de galets, un bosquet à hauteur d'yeux d'un enfant comme dans les contes de fées... Les troncs d'arbre un peu fantomatiques se jouent du vide et du plein, de l'illusion et du réel, du camouflage et du sensible. » 

Dominique Ghesquière est représentée par la galerie Chez Valentin.

 

 


Quelques mots sur Dominique Ghesquière : 
Dominique Ghesquière, plasticienne française, est diplômée des Beaux-Arts de Lyon.
Elle a été pensionnaire à la Rijksakademie à Amsterdam. Elle est représentée par la galerie Chez Valentin à Paris où elle a eu une exposition personnelle en 2014 Grande tapisserie. Elle a dernièrement exposé au Parc culturel de Rentilly, au LAM Villeneuve-d'Ascq, au CIAP Ile de Vassivière, à 3Bisf Aix-en-Provence, 13 Halle Munich, au MUDAM Luxembourg, à Aspex Gallery Portsmouth.
Les œuvres de Dominique Ghesquière font partie des collections publiques du CNAP, du MUDAM au Luxembourg, du FRAC Lorraine, du FRAC Limousin, du FRAC Bourgogne et de diverses collections privées.
Deux catalogues monographiques ont été publiés, Dominique Ghesquière aux éditions FRAC Bourgogne diffusé par Les Presses du Réel et En Chantier avec le soutien de la Rijksakademie.

Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize (2014)

Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize rejoignent le Parc culturel pour une résidence de 10 mois, de septembre 2014 à juin 2015.

Nés en 1978 et 1980, les deux artistes débutent leur collaboration en 2006. Ils développent une pratique liée au dessin sous toutes ses formes (murale, papier, multiples) et à son passage en volume (céramique) ; par là-même, ils revendiquent le fait d’être multi-médium. Dans cette collaboration, chacun a sa pratique propre : Florentine se situe du côté du dessin (fusain, lithographie…) et de la peinture (gouache, aquarelle…), tandis qu’Alexandre travaille la céramique (biscuit ou faïence émaillée). 
S’ils se penchent sur les « classiques » de la représentation (nature-morte, paysage ou bien encore portrait …), leurs sources d’inspiration sont multiples, puisant à la fois dans le quotidien, la culture populaire, ou bien encore l’histoire de l’art (les références à Manet), dans un « terrain de jeu » résolument urbain. 
Cette résidence qui s’offre à eux leur ouvre un nouveau champ de possibles. Entre changement de décor et possibilité d’explorer d’autres dimensions pour leurs œuvres, c’est dans une nouvelle aventure artistique qu’ils se lancent au Parc culturel. L’exposition des œuvres issues de la résidence se tiendra de mars à mai 2015.
Ils vivent et travaillent à Aubervilliers.

Florentine et Alexandre Lamarche-Ovize sont représentés par la galerie Luis Adelantado, Valence (Espagne) et Mexico.
Pour en savoir plus sur leur travail www.lamarche-ovize.com


Première exposition de la résidence – du 14 septembre au 21 décembre 2014

Trouve des fleurs qui soient des chaises ![1]

[1]"A. Rimbaud, "Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs", 1871.

Salle des trophées

Le travail d’Alexandre et Florentine Lamarche-Ovize procède selon deux stratégies : l’une visant à omettre, à éliminer. Ou encore à mettre en retrait (l’anecdote), à créer des espaces de mise en attente (planches encyclopédiques, répertoire de figures à activer, etc.). L’autre, à compiler les matières et les images selon un appétit gargantuesque, menaçant le spectateur d’une explosion qui semble ne jamais devoir finir.
Leurs efforts ont sans doute à voir avec le projet de mettre sur pied un langage littéral, et non représentationnel, sans pour autant être dans l’abstraction, mais surtout, sans évincer la question du réel. Ainsi le quotidien innerve leur travail : les gestes, les formes et les paysages qu’ils agencent proviennent d’un environnement non choisi.
Histoire de l’art, littérature, bande-dessinée, noms propres et noms de lieux, styles, espaces urbains sans charisme, design domestique : les signes sont tissés selon un total égalitarisme des dénotations. Une chose peut prendre la place d’une autre mais la trame générale, prélevée du quotidien, signale qu’un travail d’interprétation peut sinon doit être fait. La surenchère de formes et de signifiants – qui pourrait laisser croire qu’il ne s’agit que de dessin, de picturalité, de sculpture, d’un espace autonome – n'est qu'un leurre. La représentation ne cesse d'être sabotée et le réel d’agir au premier degré.

Annabela Tournon, commissaire de l’exposition

 

 

Lek (2013)

Entre janvier et août 2013, le Parc culturel accueille en résidence, pour la première fois, un artiste issu du street art, Lek. Par le biais de cette résidence, le Parc culturel s’associe à Act’art, participant ainsi à l’évènement Seine-et-Marne en état de graff rassemblant des graffeurs de tous horizons, des figures internationales aux artistes reconnus du département, en passant par la nouvelle génération. 
Tout au long de la résidence de Lek, des rencontres avec l’artiste seront prévues ainsi que des actions de médiation autour du street art, mises en place par Act’art.
Découvrez ci-après les premières photos et vidéo de son travail de résidence au Parc culturel, avant l’exposition que nous lui consacrons du 16 juin au 14 juillet.

Lek

Alors qu’il grandit près du terrain vague de Stalingrad à Paris, berceau de la scène émergeante du graffiti en France, c’est en 1988 que les premières « pièces » de Lek apparaissent sur les lignes ferroviaires de la gare de l’Est. Plusieurs noms de « graffeurs » jalonnent son parcours : ses influences américaines avec Rammelzee et Kase2, sa proximité avec Lokiss, puis enfin des rencontres déterminantes parmi lesquelles celles avec Hof et Osean. 
Dans sa pratique du street art, Lek décortique éclate, détourne, tire la lettre, élément essentiel du graffiti. De ses études d’architecte, il conserve des réflexes graphiques, l’intelligence des volumes, son appréhension des matières et des supports. Il installe son lettrage sur les murs et se fond à son environnement. Bois, papier, scotch autant que bombe aérosol deviendront des outils potentiels ; mêlant ainsi les styles, il se veut « maître d’œuvre » de son art. On note dans son travail une grande importance de la photographie et récemment de la vidéo.

Mausolée

En août 2010, ce qui va devenir le projet Mausolée voit le jour, grâce à la découverte par Lek et un autre graffeur, Sowat, d’un supermarché abandonné dans le nord de Paris. Pendant un an, dans le plus grand des secrets, les deux artistes se sont rendus quotidiennement dans ce lieu de 40 000 m2 de murs nus sur quatre étages, pour y peindre des fresques et organiser une résidence artistique sauvage en invitant une quarantaine de graffeurs français, de la première à la dernière génération du mouvement. 
Ensemble, ils ont bâti un mausolée, un temple dédié à leur culture underground en passe de disparaître à l’ère du street art et de son esthétique pop mondialisée.

Le Palais de Tokyo

A la fin de l’année 2012, Lek et Sowat se sont emparés des entrailles du Palais de Tokyo : les espaces secondaires qui n’ont pas vocation à accueillir des expositions et sont habituellement fermés au public. Leur architecture minimaliste de ces lieux marquée par le temps rappelle les lieux précaires et périphériques empruntés par les graffeurs: les friches industrielles, les dépôts de trains.
Reproduisant le processus déployé lors du projet «Mausolée», Lek, Sowat ont invité des artistes issus du graffiti à intervenir dans un vaste escalier en plongée. Une sortie de secours, comme une ligne de fuite: la ligne de fuite architecturale, la fuite d’un graffeur.
Ce projet réunit des artistes de générations et de démarches différentes: ceux qui développent leur pratique dans les terrains vierges, jusqu’aux plus radicaux qui n’interviennent que sur les trains et les métros. Chaque artiste apporte ainsi son tracé, sa gestuelle, son histoire, sa posture, dans un travail collectif où les ego et les styles se recouvrent, s’entrechoquent et cohabitent dans une sombre composition vaporeuse et furtive, à la bombe, au pinceau, au crayon, à la craie, et autres matériaux récupérés dans les stocks de l’institution.
Lek et Sowat mènent en commun une pratique de l’Urbex, l’investissement de lieux en friche, chargés d’histoire - non sans rappeler le Palais de Tokyo. Dans leurs fresques à grande échelle, les motifs typographiques traditionnellement utilisés dans les graffitis, sont menés vers une forme d’abstraction architecturée.

 

Les Bains Douches

En décembre 2012, c’est un nouveau « chantier » qui attend les deux graffeurs, celui des célèbres Bains Douches à Paris. En effet, le bâtiment, fermé depuis 2010 pour raisons de sécurité et avant des travaux qui doivent intervenir prochainement, reprend vie grâce à une résidence artistique éphémère. Jusqu'au 30 avril 2013, début des travaux, une quarantaine d'artistes, dont Lek, ont été conviés à investir les 3 000 m2 de ce dédale haussmannien de six étages, tout en parquets, moulures et cheminées.
La plupart sont représentants de l'art urbain, pour beaucoup issus de la mouvance street art ("art de la rue") et graffiti. En résonance avec l'espace alentour, ils formulent des propositions qui vont de la fresque à l'affiche, en passant par la photographie et l'installation.
Ces résidents sont des artistes urbains "historiques" (Gérard Zlotykamien, Jérôme Mesnager...), des graffeurs fidèles à la "religion" du nom et aux lettrages tracés à la bombe aérosol (Psy, Nasty...) ou ouverts à l'abstraction (Lek, Sowat, Sambre, Thomas Canto...), des street artists explorant des formes d'expression et des supports plus grand public (L'Atlas, Vhils, Invader, Ludo...) et même des artistes contemporains (Jeanne Susplugas, Joachim Sauter...).
La résidence des Bains Douches hérite en partie du modèle du "Mausolée".

Carte blanche à Lek

Dans le cadre de sa résidence, le Parc culturel donne à Lek une carte blanche pour réaliser une exposition. Multipliant les supports, photo, installation ou bien encore peinture, dans l'environnement que lui offre sa résidence, Lek expérimentera ces différents médiums pour créer des œuvres, exposées dans la salle des trophées. Pour cela, il conviera également d’autres artistes issus du street art à venir le rejoindre dans cette aventure.




Soutenue par le Conseil général de Seine-et-Marne, la saison Hoptimum est réalisée par Act’art avec les réseaux des partenaires culture et jeunesse et l’aide de la direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France – Ministère de la culture et de la communication et du Conseil régional d’Île-de-France.

2007 : Exposition "Les Dynamiques" - Galerie Chappe, Paris. 
2009 : Exposition collective “T.A.G “ au Grand Palais, Paris. 
2010 : Exposition collective “Graffiti, état des lieux”  -  Galerie Agnes B. 
2010 : Exposition perso “Lettres Contre Architecture”- galerie La Place Forte, Paris. 
2010 : Exposition collective “Graffiti Art Summer Show”- Galerie Celal, Paris. 
2010 : Exposition collective “Beyond Graffiti”- Galerie Celal, Paris. 
2011 : Exposition collective “HALL of FAME”- DAVID BLOCK GALLERY, Marrakech. 
2011 : Exposition “Street Art Paris, St Sulpice”- Galerie Celal, Paris. 
2012 : Exposition"MAUSOLEE"- Galerie itinérance, Paris. 
2012 : événement ARTAQ, Angers. 
2012 : Wall Art Fair- avec la galerie Rabouan Moussian Lyon. 
2012 : collaboration avec JOHN GIORNO au Palais de Tokyo, Paris.  

Parutions et éditions :

« Hors du temps, le graffiti dans les lieux abandonnés » par Antonin Giverne, Editions Color Zoo.
« Nothing but Letter, Releasing the Alphabet » Co-écrit avec Lotfi « Yko » Hammadi. Editions Wasted talent. 
« Mausolée » Co-écrit avec Sowat, Editions Alternatives. Ouvrage disponible au centre de ressources documentaires du Parc culturel de Rentilly
« Paris, de la rue à la galerie » par samantha Longhi et Nicolas Chenus, Editions Pyramyd. Ouvrage disponible au centre de ressources documentaires du Parc culturel de Rentilly
« Hors du temps. 2, le graffiti dans les lieux abandonnés » par Antonin Giverne, Editions Pyramyd. Ouvrage disponible au centre de ressources documentaires du Parc culturel de Rentilly

Julien Dubuisson (2011)

Dans le cadre de sa résidence d’artiste, Julien Dubuisson propose deux axes de travail, le premier portant sur la réalisation d’une vidéo, le second sur la création d’une sculpture.
Tandis que la vidéo, intitulée L’origine, est un projet spécifiquement conçu pour le Parc culturel de Rentilly, la sculpture Lac, est, quant à elle, une réalisation débutée en amont de la résidence, qui sera finalisée au cours de la résidence. 
Outre l’intérêt pour le paysage, dont il fait preuve dans son travail artistique, Julien Dubuisson trouve dans les qualités mêmes du domaine de Rentilly, le lieu adéquat pour l’exposition de ses œuvres. Cette résidence sera pour lui l’occasion de montrer une de ses œuvres antérieures, Visite extérieure d’une grotte.

L’essentiel du projet développé au Parc de Rentilly par Julien Dubuisson repose sur une notion élémentaire : le vide. Cette notion sera ici approchée sous l’angle du paysage. 
Ce qui intéresse l’artiste, c’est la construction très précise et marquée d’un paysage tel que celui du Parc de Rentilly, imposant fortement des cadres à la déambulation, et mettant l’accent sur la contradiction entre cadres et ouverture d’espaces. 

S’appuyant sur le fait que « la caméra doit permettre de voir ce que l’on ne peut pas voir » (propos tenus par Jean-Luc Godard), Julien Dubuisson imagine, pour son œuvre L’origine, un plan séquence filmé dans le parc qui serait le clone d’un plan antérieur réalisé dans un autre espace et dont on ignorerait l’origine. Cette vidéo de 5 minutes repose sur le mouvement de la caméra qui serait en rupture avec ce qui est filmé. Il ressort finalement de ce travail un sentiment d’étrangeté provenant du décalage entre le mouvement de la caméra et le mouvement de ce qui est filmé. L’important devient la question de ce qui guide le geste et surtout son origine. 
Le second projet, débuté à Bruxelles, aboutira au terme de cette résidence. Il s’agit de la sculpture Lac. Cette œuvre soulève l’une des questions essentielles de la sculpture : comment faire exister un vide, un trou et faire de lui la sculpture même ?
L’impression, à l’origine de cette œuvre, est celle ressentie par l’artiste devant la béance du trou laissée par un arbre déraciné. La mise à nue de la partie invisible de l’arbre, l’apparence du vide, ont cheminé et se sont retrouvées, de nouveau, dans l’image du scan du fond d’un lac. L’image de ce trou, dont la surface ne correspondait à rien de familier, est l’un des prémisses de cette œuvre. Inspiré d’un lac existant, le modelage est réalisé en creusant un bloc d’argile, puis moulé et finalisé en ciment.
La forme du « lac » devrait être visible sur le côté (perpendiculaire au sol).
Lac met en exergue un questionnement sur la spécificité même de la sculpture : comment une sculpture peut-elle être vue simultanément comme une forme abstraite et la représentation d’un paysage ? 

Né à Reims en 1978, installé à Bruxelles depuis quelques années, Julien Dubuisson, jeune artiste sur la scène de l’art contemporain, a déjà à son actif des expositions d’envergure, à l’image de ses œuvres. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2005, Julien Dubuisson s'est formé en sculpture. Lauréat du prix Cadr’art au concours bruxellois ART’Contest en 2009, il expose la même année dans les Modules du Palais de Tokyo. Son travail rassemble une certaine dualité inhérente à la sculpture contemporaine, à savoir l’utilisation des technologies ultramodernes et un travail de la matière plus traditionnel et artisanal.

En 2010, à l'occasion de Dynasty au Palais de Tokyo et au Musée d’art Moderne de la Ville de Paris, Julien Dubuisson propose deux œuvres réalisées sur un principe de négatif et positif. L’une de ces œuvres, Visite extérieure d’une grotte, sera présentée au Parc culturel de Rentilly, lors de l’exposition consacrée à la résidence.

En partenariat avec Sika

 

 

Charles Lopez (2009)

Dans le cadre de sa troisième résidence d’artiste, le Parc culturel de Rentilly a accueilli, de février à juillet 2009, l’artiste plasticien Charles Lopez. 

Fidèle à l’héritage du minimalisme américain et de l’art conceptuel, Charles Lopez développe un travail qui tend à concilier mythes populaires et culture scientifique, en l’inscrivant dans une zone inédite d’expérimentation, où idées et formes se mêlent librement. 
Partant du champ de la sculpture, son travail ne s’y limite pas pour autant : il l’intègre et la déborde si nécessaire, par le biais de la vidéo, de la photo ou de tout autre médium, chaque projet étant prétexte à élargir un territoire d’action polymorphe. 
La première exposition Etat des lieux qui s’est tenue du 7 mars au 3 mai 2009 a eu pour enjeu d’introduire le travail de l’artiste, et de mettre en place la feuille de route de la deuxième exposition, en regroupant des œuvres liées au paysage telles qu’Hollywood (photo, 2008), les Coordonnées de l’Inaccessible (installation, 2007) ou bien encore Mirage (dispositif évoluant avec le temps, 2007). 

Pour sa seconde exposition (du 27 mai au 12 juillet 2009) HIC et NUNC (littéralement ici et maintenant), l’artiste présente les œuvres réalisées au cours de cette résidence au sein du parc. 
Trois œuvres étaient à découvrir dans la salle des Trophées. 
Joindre les deux bouts (2009) est le projet initiateur de cette exposition. Il s’agit d’une ligne inspirée d’un tracé de carte routière reliant deux lieux dont le point commun n’est autre que leur nom : Le bout du monde. On retrouve ici dans le titre cette polysémie chère à l’artiste et l’humour langagier qu’il place dans ses œuvres, déjà présents lors de la première exposition de Charles Lopez au Parc culturel avec l’œuvre la traversée du Désert (2007). 
Puis venait Kamiyama (2009) (« montagne de papier » en japonais). Cette sculpture appelle au vertige, à une mise en abîme puisque cet amas de papier est réalisé en photocopies illustrant des centaines de montagnes différentes, photocopies froissées que l’on peut imaginer avoir été négligemment jetées, devenant ainsi montagne de montagnes. 
Enfin Force Fictive (2009), paire de bottes en caoutchouc remplies d’eau et dans lesquelles tourne, à la surface, une petite bille orange, pour l’une dans un sens, pour l’autre dans l’autre sens. 
Pour cette œuvre, ce sont Gustave Coriolis et son principe de force centrifuge et centripète qui sont convoqués. Une fois encore sont évoqués les problématiques de lieu et de mise en espace. 
L’exposition était complétée dans le parc par la présence d’un cadre, aux dimensions d’un écran de cinéma, prêt à accueillir en clôture de l’exposition le 12 juillet 2009 le coucher du soleil. 
Cet événement qui a pour nom Hic et  Nunc, 12 juillet, 20h04 (2009) a souligné très fortement cette notion de ici et maintenant, point final à cette exposition.

 

 

 

Pierre Pitrou (2008)

Dès mars 2008, c’est l’artiste Pierre Pitrou qui prend le relais d’Isabelle Cornaro.
Artiste plasticien, photographe, Pierre Pitrou a axé son travail sur les contes de fées de Charles Perrault.
Fidèle aux techniques des artistes jardiniers qui, dans le parc de Versailles, élaboraient des œuvres à la gloire des fables de la Fontaine, il réalise des œuvres éphémères qu’il veut être l’écho des textes du 17ème siècle.

L’exposition Cabinets des fées / Féeries des sous-bois a pris vie dans différents lieux du parc.
Et c’est dans la salle des trophées, transformée à l’occasion en cabinets des fées, que l’artiste a donné rendez-vous aux visiteurs.
Dans les sous-bois de la forêt du parc résonnent encore les noms de Petit Poucet, Peau d’âne, et Belle au bois dormant. Les installations extérieures, faites de miroirs, y  prennent différents éclats au fil de la saison.
L’artiste a réalisé un guide à l’usage des promeneurs que vous pouvez retrouver à l’Orangerie.

 

 

 

Isabelle Cornaro (2007)

Isabelle Cornaro est une artiste qui a depuis plusieurs années une pratique pluridisciplinaire, dont l’un des thèmes essentiels est la représentation de l’espace et plus spécifiquement, du paysage en tant que production culturelle. Son intérêt se porte sur ainsi les espaces rationalisés que sont les jardins anglais et français.

Ce travail s’inscrit dans une démarche plus générale relative à l’histoire de l’art, où elle reprend des formes déjà existantes de la culture savante et populaire, suivant une approche qui peut intégrer une dimension politique et sociale.

Pour les dessins directement liés au paysage, elle travaille le plus souvent d’après des documents (photographies d’archives de parcs, gravures, plans) dont les œuvres produites tirent leur titre.
Dans ce sens, le titre prend une fonction descriptive, et le travail de l’artiste peut être compris comme un champ élargi de dessin d’après nature – où la nature est pensée dès l’origine comme une représentation.

Cette résidence a donné lieu à l’édition d’un catalogue Black Maria : phenomena overwhelming consciousness. En consultation à l’Orangerie.

Communauté d'Agglomération de Marne et Gondoire

https://www.marneetgondoire.fr/index.php?id=235

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